NOUVELLE RéFORME POUR LE DPE EN 2026
30/07/2025À partir du 01 janvier 2026, la méthode de calcul du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) évoluera. Le coefficient de conversion de l’électricité, dit «énergie primaire» (CEP), passera de 2,3 à 1,9. Ce changement vise à mieux refléter le caractère largement décarboné du mix énergétique français, et à corriger un déséquilibre qui pénalisait injustement les logements chauffés à l’électricité.
Quel impact sur le classement énergétique des logements ?
Ce nouvel algorithme permettra à environ 850.000 logements chauffés à l’électricité de sortir automatiquement des catégories "passoires thermiques" (F ou G), sans avoir à engager de travaux.
Ces logements, souvent des petites surfaces ou des studios, pourraient ainsi gagner une à deux classes énergétiques sur l’échelle DPE, améliorant leur attractivité sur le marché locatif ou de la vente.
Le classement DPE s’améliorera automatiquement pour les logements électriques performants, sans intervention physique sur le bien. Cette approche permet une revalorisation immobilière rapide : certains logements jusqu’alors interdits à la location pourront l’être à nouveau dès 2026.
Mais attention : un meilleur DPE ne garantit pas forcément une baisse de facture énergétique ou une amélioration réelle du confort thermique, notamment si la régulation reste inefficace ou si le logement conserve des défauts d’isolation.
Quant aux DPE déjà établis, ils conservent leur validité jusqu’à 10 ans. Toutefois, à partir du 01 janvier 2026, les propriétaires pourront télécharger gratuitement une attestation officielle mise à jour via l’Observatoire DPE-Audit de l’ADEME. Cette attestation reflètera automatiquement la nouvelle étiquette énergétique, sans refaire le diagnostic. Elle pourra être utilisée dans les transactions immobilières ou les mises en location, avec la même durée de validité que le DPE d’origine.
Pourquoi ce changement maintenant ?
Le système actuel désavantageait les logements chauffés à l’électricité, en dépit de leur faible émission de CO², notamment à cause du coefficient de conversion jugé trop élevé. Le nouveau CEP à 1,9 alignera le DPE sur une réalité énergétique plus juste et encouragera l’électrification des usages dans la transition écologique.
Cette réforme devrait aussi permettre une meilleure cible des aides publiques à la rénovation, en orientant les efforts vers les logements les plus polluants (gaz, fioul).
Ainsi, les grands gagnants seront les logements chauffés à l’électricité, notamment les petites surfaces, qui verront leur DPE s’améliorer sans travaux. Les propriétaires bailleurs pourront relouer des biens initialement interdits à la location. Et les vendeurs pourront aussi en bénéficier grâce à une valorisation plus juste des biens bien isolés ou bien chauffés en électricité.
En contrepartie, les grands oubliés seront les logements chauffés au gaz, fioul ou bois, dont le coefficient reste inchangé et qui resteront sous pression réglementaire. Mais aussi les passoires thermiques structurales nécessitant des travaux d’isolation, qui ne verront pas leur situation s’améliorer automatiquement. Enfin, certaines associations et experts pointent le risque que cette réforme soit avant tout “cosmétique” : un DPE meilleur ne signifie pas nécessairement une vraie rénovation énergétique.
En résumé, ce qu'il faut retenir c'est que quelque 850.000 logements principalement chauffés à l’électricité sortiront du statut de passoires thermiques dès 2026, grâce à un simple ajustement du calcul du DPE. Aucune dégradation d’étiquette ne sera appliquée postérieurement, même avec l’évolution du coefficient. Les demandes de DPE pourront désormais être mises à jour gratuitement via une attestation en ligne officielle, aussi valable qu’un nouveau diagnostic complet.
Cette réforme entend rétablir une certaine équité entre les modes de chauffage, tout en orientant les aides vers les logements restant réellement énergivores, au gaz ou au fioul.
Cette réforme de janvier 2026 constitue un tournant majeur dans l’évaluation énergétique des logements en France. En revalorisant les biens chauffés à l’électricité sans travaux, elle offre une opportunité pour les propriétaires, tout en recentrant les efforts de rénovation sur les logements les plus polluants. Néanmoins, pour les passoires thermiques structurelles ou les logements chauffés autrement que l’électricité, le besoin de travaux reste réel. En espérant qu'il n'y aura pas d'autre nouvelle réforme.